Émotions et sentiments complexes –

 

Parfois les proches aidants peuvent « aider un peu trop fort » et blesser leur bénéficiaire de soins. Cette proche aidante a également noté que les proches aidants peuvent aussi être victimes d'abus de la part de leur bénéficiaire de soins.

Témoignage écrit

Je pense qu’il y a un moment où vous pouvez devenir tellement frustré que, peu importe comment vous prenez soin d’une personne, vous allez aider un peu trop fort. Cela arrivera et ça devrait être le signal que vous avez besoin d’une pause. Je sais que c’était vrai pour moi. Seulement c’est normal, c’est naturel. Vous devez savoir que c’est normal, vous devez savoir que c’est naturel et vous devez savoir que c’est le temps de vous retirer. Lorsque vous vivez avec la maladie 24 heures par jour/7 jours par semaine, vos émotions vont se refléter dans les petites choses à un certain moment. Je pense que c’est important parce que vous ne voulez pas être un abuseur et vous ne voulez pas que quelqu’un soit victime d’abus. Vous le savez, c’est de la colère – de la colère envers la maladie et pas nécessairement la personne, de la colère par rapport à ce que votre vie était auparavant et qu’elle n’est plus, de la colère face à la façon dont les personnes vous traitent, la colère à l’égard de la vie. Tout cela vous affecte à long terme. Je ne sais pas, mais je ne pense pas que ce soit vrai pour une relation de proche aidant à court terme. Mais lorsque vous parlez d’années, de décennies, la dynamique est différente et je pense que c’est une partie importante.

Je me considère comme la crème des proches aidantes. J’ai considéré, et je peux honnêtement dire, je suis certaine qu’il y a eu une ou deux fois où j’ai aidé un peu trop fort à cause de tout ce que je ressentais – je ne lui ai pas fait mal, je n’ai pas abusé, mais c’est de l’abus. C’est de l’abus. Ce n’est pas de l’abus comme on l’entend. Mais c’était un moyen de savoir que j’avais besoin de sortir de la maison et d’aller prendre une marche par exemple. Alors que si vous n’avez pas cette introspection, c’est une pente dangereuse.

Je pense que pour certaines personnes il est plus sécuritaire pour la personne malade d’être seule, et d’aller prendre une marche dans le quartier plutôt que de continuer à ressentir cette colère envers la maladie, peu importe envers quoi, les émotions, le mécontentement intérieur.

Bon, je suis certaine que mon époux n’a pas réalisé que j’aidais un peu trop fort. Ce n’est pas arrivé souvent mais je mentirais si je disais que ce n’est jamais arrivé.

 


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