Soins de santé complémentaires et alternatifs pour la COVID longue

De nombreuses personnes à qui nous avons parlé nous ont dit que leur médecin de famille ou des médecins spécialistes n’étaient pas en mesure de les aider à traiter leurs symptômes de la COVID longue. Elles ont alors fait appel à d’autres prestataires de soins de santé dans l’espoir de trouver un certain soulagement. Souvent, ces prestataires étaient différent·es professionnel·les de la santé autorisé·es, tel·les que des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des chiropraticien·nes, des naturopathes ou des massothérapeutes. Certain·es participant·es ont également consulté des prestataires de soins issu·es d’autres disciplines thérapeutiques, tel·les que des acupuncteur·rices et des praticien·nes de reiki. Nos participant·es ont généralement trouvé que les prestataires de soins complémentaires et alternatifs étaient plus ouvert·es à l’exploration et à la compréhension de leurs symptômes, et plus à même de suggérer des stratégies pour les gérer. Nombre de nos interlocuteur·rices ont estimé que les médecins devaient être plus ouvert·es à l’implication d’autres prestataires de soins de santé s’iels n’étaient pas en mesure de proposer un traitement pour la COVID longue.

Recherche d’un soulagement des symptômes

Les participant·es à cette étude ont fait appel à un large éventail de praticien·nes en soins complémentaires et alternatifs dans l’espoir d’obtenir de l’aide pour leurs symptômes. Comme l’a expliqué Tanya, « j’ai pris sur moi d’utiliser le peu d’énergie que j’ai pour essayer de me trouver de l’aide. Je n’obtiens rien de la médecine traditionnelle… J’ai consulté un·e naturopathe, j’ai reçu des traitements d’ostéopathie manuelle. J’ai trouvé une clinique de réadaptation pour la COVID longue, dont les coûts sont à la charge de la patientèle, et je suis inscrite sur leur liste d’attente. » Lyse a consulté un·e physiothérapeute pour l’aider à lutter contre les vertiges et un·e ergothérapeute pour apprendre à gérer son énergie. « Là, je me suis fait dire d’aller voir un·e physio pour mes étourdissements. J’ai commencé aussi à rencontrer un·e ergo, pour évaluer ma fatigue puis la gestion de l’énergie. »

Hollie s’est rendue chez une chiropraticienne pour soigner des maux de tête persistants. Elle explique : « Elle ajuste mon cou. Et le gua sha m’a vraiment aidée, en grattant les muscles avec une cuillère ou un outil… C’est vraiment le seul soulagement que j’obtiens pour mes maux de tête ». Angela suivait « cinq ou six thérapies différentes chaque semaine ». Elle nous a dit : « Je vais chez le/la chiropraticien·ne, le/la kinésithérapeute, je fais de la décompression vertébrale, de l’acupuncture, des massages… Je consulte un·e naturopathe… et c’est probablement la raison pour laquelle je vais mieux… Mon médecin actuel, à part les analgésiques et le repos au lit, n’a rien trouvé… »

Autres avantages des traitements complémentaires et alternatifs

Les personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenu·es et qui ont eu recours à des traitements complémentaires ou alternatifs les ont trouvé bénéfiques à plusieurs égards. Elles ont estimé que ces traitements plus holistiques offraient davantage de continuité que les soins médicaux traditionnels. Elles ont aussi aimé que ces prestataires de soins défendent leurs intérêts et les aident à comprendre leurs symptômes. Par exemple, Angela est reconnaissante à son naturopathe « de faire la relation entre la douleur de la sciatique et la COVID longue » en raison de l’« inflammation », alors que son médecin de famille ne voyait aucun lien entre les deux. Jennifer1 considère son/sa physiothérapeute comme son/sa « plus grand·e champion·ne ». Le/la physiothérapeute de Coucoute a été la première personne à identifier ses symptômes comme étant liés à la COVID longue. Maggie nous a dit que la continuité des soins dont elle bénéficiait lors de ses rendez-vous de physiothérapie l’aidait à sentir qu’elle « faisait quelque chose ». Elle a expliqué : « Je vois le physiothérapeute deux fois par semaine. Il me connaît, il connaît mon histoire, il sait si les choses s’améliorent ou s’aggravent. C’est ce qui m’a manqué à d’autres moments de mon parcours, car j’ai toujours eu l’impression que c’était épisodique ».

Les médecins doivent être plus ouvert·es aux médecines complémentaires et alternatives.

De nombreuses personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenu·es et qui ont eu recours à des traitements complémentaires ou alternatifs souhaiteraient que la médecine conventionnelle soit plus ouverte à ces approches et plus disposée à les recommander aux patient·es.