Perte de revenus et besoin de soutien financier

De nombreuses personnes avec lesquelles nous avons parlé ont subi une perte de revenus parce qu’elles n’ont pas pu continuer à travailler à temps plein. Certaines n’étaient plus en mesure de travailler du tout. Quelqu’un·es de nos participant·es bénéficiaient d’une assurance invalidité privée ou liée à leur emploi qui complétait leurs revenus. Toutefois, il s’agit là d’une exception. La plupart des personnes avec lesquelles nous avons échangé n’avaient pas ce type d’assurance. Certaines avaient demandé ou envisageaient de demander une aide financière du gouvernement. Les participant·es ont généralement décrit ces processus comme étant complexes et fastidieux. 

Angela travaille à son compte comme femme de ménage. Elle estime avoir perdu « près de 8000 dollars de revenus » en cinq mois. Coucoute travaille comme aide-soignante. En plus de couvrir ses dépenses de base et celles de ses enfants, elle avait l’habitude d’envoyer de l’argent pour aider des membres de sa famille en Haïti. Elle prie pour que son état s’améliore et puisse à nouveau faire des heures supplémentaires et gagner plus d’argent. « Je vais guérir pour aller travailler pour faire des doubles et avoir de l’argent. » La famille de Tanya ressent la perte de revenus. Elle nous a raconté : “My husband is working as much overtime as he can to try and compensate … [and] just trying to keep things paid … We’ve certainly incurred a fair amount of debt during the process.” [« Mon mari fait autant d’heures supplémentaires qu’il le peut pour essayer de compenser… [et] essaie simplement de continuer à payer les factures. Nous avons certainement contracté pas mal de dettes au cours de ce processus. »] Traduction de l’original anglais. Jennifer 1 a expliqué : “I spent all my savings … last summer … just trying to supplement the income I don’t have … Right now, if something goes wrong, I would have to ask someone to borrow money.” [« J’ai dépensé toutes mes économies… l’été dernier… j’essaie simplement de compléter le revenu que je n’ai pas. En ce moment, si la situation tournait mal, je devrais demander à quelqu’un de me prêter de l’argent. »] Traduction de l’original anglais. Ruth dit qu’elle est “humbling … not being able to make my own money, and to provide for my household, buy something I just want to buy … I’ve worked since I was 16 years old.” aerik was living on low income before the pandemic. They are no longer able to “go to several different stores to get the cheapest price on things … I wasn’t able to do what I … had done to survive on a very limited income before.” [« humiliée de ne pas pouvoir gagner mon propre argent, subvenir aux besoins de mon foyer, acheter quelque chose dont j’ai envie. Je travaille depuis l’âge de 16 ans ». aerik vivait avec de faibles revenus avant la pandémie. Il n’est plus en mesure « d’aller dans plusieurs magasins différents pour obtenir le prix le plus bas. Je ne pouvais plus faire ce que je faisais auparavant pour survivre avec un revenu très limité ».] Traduction de l’original anglais.

Couverture d’assurance et besoin de soutien financier

Quelques-unes des personnes avec lesquelles nous avons discuté disposaient d’une assurance invalidité privée ou professionnelle qui complétait leur revenu et couvrait au moins une partie des dépenses supplémentaires liées à la COVID longue. Cependant, de nombreuses personnes n’en bénéficiaient pas. Bien qu’elles aient souhaité pouvoir faire appel à une aide extérieure pour certains aspects de la vie quotidienne tels que le ménage, la préparation des repas, les déplacements indispensables (p. ex., pour se rendre à des rendez-vous médicaux) et la garde des enfants, elles n’avaient généralement pas les moyens de le faire. Certain·es de nos participant·es avaient fait une demande ou voulaient en faire une auprès des programmes d’aide gouvernementaux, mais iels ont trouvé le processus difficile et fastidieux. Beaucoup ont également souligné que la COVID longue n’était pas encore reconnue comme un problème de santé justifiant un soutien par de nombreux programmes d’assurance et gouvernementaux.

Violaine s’estime chanceuse d’avoir bénéficié d’une couverture d’assurance à court terme. Elle demande une assurance invalidité de longue durée, mais ne sait pas ce qu’il adviendra. « Financièrement, jusqu’à maintenant j’ai eu des assurances. Je ne sais pas la suite des choses, je suis dans des démarches pour la reconnaissance d’une invalidité de longue durée. J’espère que tout se passera bien avec les assurances, qu’il n’y aura pas d’embûches, mais bon en théorie, j’ai des assurances, c’est ça je suis bien entourée. »